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SANTÉ Covid-19
Grève à l’Établissement du sang
Les personnels de l’Établissement du sang feront grève ce jeudi. Ils veulent être associés au Ségur de la santé mais réclament aussi une revalorisation de leurs salaires, une augmentation des effectifs et de meilleures conditions de travail. Les personnels de l’Établissement français du sang (EFS), à l’appel des syndicats CFDT, FO, SNTS-CFE-CGC, ont déposé un préavis de grève pour jeudi. Ils veulent protester contre leur exclusion du Ségur de la Santé, alors qu’ils participent pleinement au système de santé. "Avec les produits sanguins prélevés dans les centres de collecte de l’EFS, on soigne plus d’un million de malades par an, explique Christine Walter, déléguée syndicale régionale CFDT du Grand Est. Cette exclusion a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase." Des restrictions budgétaires depuis des années
Les revendications portent sur une augmentation de salaire pour l’ensemble des professionnels au moins à hauteur de l’accord du Ségur de la Santé ; une enveloppe financière dédiée pour rénover la classification des emplois et les rémunérations associées ; l’arrêt immédiat des suppressions d’effectifs et la mise en adéquation de ceux-ci avec la charge de travail ; l’amélioration de leurs conditions de travail (notamment respect des temps de travail).
"Depuis des années, reprend la syndicaliste qui travaille dans un laboratoire de l’EFS à Strasbourg, les restrictions budgétaires impactent de plus en plus les salariés et leurs conditions de travail. Chaque année, dans chaque région, on supprime des effectifs alors que la charge de travail est la même voire plus forte. Même si la plupart d’entre nous seront assignés à travailler, les choses les moins urgentes seront remises au lendemain".
Un autre motif d’inquiétude est la perte d’attractivité des postes à l’EFS. Les jeunes médecins, infirmiers et infirmières ou techniciens et techniciennes de laboratoire ne veulent plus y travailler et préfèrent l’hôpital."
Les activités de collecte de produits sanguins et de greffes seront maintenues, d’autant que l’EFS vient de passer un cap difficile avec des stocks qui s’étaient réduits comme peau de chagrin pendant l’été. Mais l’appel lancé à la sortie de l’été a été entendu dans le Grand Est, souligne-t-on du côté de l’EFS à Strasbourg et les stocks ont pu être reconstitués. Et malgré le confinement, les collectes fonctionnent et se déplacer sur un lieu de collecte est autorisé et prévu dans l’attestation dérogatoire.
D.N.A. Geneviève DAUNE 02/11/2020
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SANTÉ Covid-19 Don du sang : jamais les stocks n’ont été aussi bas
L’Établissement français du sang tire la sonnette d’alarme. Le seuil d’alerte est atteint avec des stocks les plus bas jamais enregistrés.
François Toujas, président de l’EFS appelle à la mobilisation des donneurs.
Jamais, depuis dix ans, les réserves, n’ont été aussi faibles. "Nous sommes dans une situation extrêmement inquiétante et inédite", alerte François Toujas, président de l’Établissement français du sang. Les stocks s’élèvent à 82 930 poches, contre, en moyenne à cette période de l’année 99 271. "Pour fournir les établissements de santé de manière convenable, nous aurions besoin de 95 000 poches de globules rouges", calcule François Toujas, qui appelle à une mobilisation exceptionnelle des donneurs. Sinon, "nous ne pourrons plus prendre en charge les besoins des malades."
En cause : l’épidémie de covid-19 qui perturbe profondément la collecte depuis le mois de mars. Avec une évolution en dent de scie. Au lendemain de l’annonce du confinement, la collecte a chuté de moitié. Avant de repartir fortement à la hausse après un premier message d’alerte et l’appel aux donneurs de Jérôme Salomon, le directeur général de la santé. Avec le déconfinement, les habitudes ont changé et les Français ont à nouveau moins donné. Jusqu’à un nouveau message d’alerte qui a permis de reconstituer quelques réserves jusqu’au 12 juillet.
Seuil d’alerte atteint
Mais, depuis l’été, le seuil d’alerte est atteint. La reprise des hospitalisations a provoqué, au mois d’août, une hausse de la demande (+ 7 500 poches) alors que la collecte était en baisse (- 10 900).
Et la rentrée, toujours perturbée par le virus, ne permet pas de reconstituer les réserves. Les universités et grandes écoles - lieux de collecte habituels - sont soit fermées soit moins fréquentées. La collecte en entreprise chute aussi, pour cause, entre autres, de télétravail.
Le président de l’Établissement français du sang lance donc un appel aux donneurs pour inverser le processus et promet que toutes les conditions de sécurité sanitaire sont réunies pour pouvoir donner son sang.
DNA 22/09/2020 Par Élodie BÉCU - Photo Valéry HACHE / AFP
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L'invité de RTL Alba Ventura et le président de l'E.F.S. François Toujas
Dons du sang
Une situation "extrêmement inquiétante
alerte le président de l'E.F.S.
Des stocks au plus bas, une collecte qui peine à redémarrer : le président de l'Etablissement français du sang (E.F.S.), François Toujas, a solennellement appelé, ce vendredi 18 septembre 2020, au don de sang, sous peine d'en arriver à une situation "extrêmement inquiétante". "Je lance un appel à une mobilisation citoyenne (...) nous avons des stocks qui, il y a peu, étaient au-dessus de 15 jours, aujourd'hui, ils sont tombés à 13 jours", alerte François Toujas, ça signifie très clairement qu'il est absolument nécessaire de les reconstituer si on veut avoir une gestion sereine des dons de sang pour les patients qui en ont besoin".
Il existe malgré tout, pour l'instant, des réserves, "mais la situation est extrêmement difficile", regrette le président de l'EFS. "Nous cumulons des contraintes. Environ 25% de nos collectes se font dans les universités ou les entreprises, nous avons aujourd'hui de très grandes difficultés de les déployer avec le contexte sanitaire".
Gestes barrières et distanciation physique obligent, l'EFS procède à une "gestion des flux", menant à une baisse du nombre de donneurs.
Les besoins de sang en hausse.
Alba Ventura et Victor Goury-Laffont - publié le 18/09/2020 à 08:19___________________________________________________________________________________________________________
Mittelhausbergen
Une collecte de sang le mardi 14 avril 2020
L’association des donneurs de sang bénévoles des trois Hausbergen organise sa prochaine collecte le mardi 14 avril de 16 h 30 à 20 h dans l’espace sportif et culturel, 19 rue des Jardins à Mittelhausbergen. Avec l’épidémie du coronavirus, les besoins en sang sont très importants et il faut plus que jamais maintenir les réserves de produits sanguins pour les centres de santé fortement sollicités. Avec beaucoup de précautions, mais un geste nécessaire Dans le contexte actuel, les mesures d’hygiène et autres doivent être scrupuleusement respectées : se munir de l’attestation de déplacement, respecter les mesures barrières, apporter son stylo personnel, s’hydrater et manger avant et après le don, se laver les mains à l’entrée et à la sortie de la salle qui sera configurée pour offrir le maximum de sécurité. Une collation sera servie. Les personnes fragiles et les personnes de plus de 65 ans sont priées de ne pas se présenter.
L’association compte sur la mobilisation des donneurs pour que nul ne souffre d’une pénurie de sang.
Mardi 14 avril de 16 h 30 à 20 h : Don de sang à l’espace sportif et culturel, rue des Jardins à Mittelhausbergen.
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Santé | Coronavirus
Don de sang : plus de zones à risques
L’Établissement français du sang a levé les restrictions de dons pour les personnes revenant de zones à risque. Toute personne en bonne santé peut continuer à donner son sang.
Il n’y a plus de restrictions de zones à risque pour donner son sang.
Chrystelle Claudel est médecin et responsable de la collecte de sang dans le Grand Est pour l’Établissement français du sang (EFS). Elle revient sur les conditions d’organisation des collectes, au vu de l’interdiction de rassemblement de plus de 50 personnes dans le Haut-Rhin. " Nous avons obtenu une dérogation auprès de la préfecture pour continuer les collectes mobiles », explique-t-elle. « À condition de respecter la limite de 50 personnes à la fois dans la salle de prélèvement. Ce qui arrive très rarement car, même si on a 80 donneurs, leur nombre s’étale sur trois heures de collecte."
L’EFS a aussi changé lundi soir les conditions d’éviction des donneurs. « Il n’y a plus de notion de zones à risques », insiste le Dr Claudel, « qui empêchait les personnes revenant de Chine continentale, de Singapour, de Macao ou de Hong Kong, de Corée du Sud, du nord de l’Italie, ou encore d’Iran de donner pendant 28 jours. Désormais, toute personne en bonne santé peut donner. Si elle a eu des symptômes compatibles avec le Covid-19, on va lui demander d’attendre 28 jours après la fin des symptômes avant de venir à la collecte. » Pour la grippe saisonnière, ce délai est de 14 jours. "Et bien sûr il faut prévenir si, dans les jours qui suivent le prélèvement, des signes de fièvre, de toux et des courbatures apparaissent." "Ne pas avoir peur de la collecte"
"Mais il n’y a pas de risque à venir en collecte, insiste la responsable. Il n’y a aucun danger transfusionnel et nous avons besoin de ces dons pour permettre à des malades d’avoir des produits sanguins très importants pour eux." Car depuis une semaine, les collectes enregistrent une forte baisse de la fréquentation dans le Grand Est, notamment en Alsace. "On a réalisé 103 % de nos prévisions il y a quinze jours et seulement 80 % la semaine dernière." Chrystelle Claudel estime que c’est surtout la peur de rassemblements qui explique cette baisse. « Les gestes barrières [*] sont largement suffisants pour éviter de disséminer le virus à grande échelle. Il ne faut pas faire plus… mais pas moins non plus."
(*) Rappel des gestes barrières : se laver très régulièrement les mains avec du savon ; tousser et éternuer dans son coude ou dans un mouchoir ; utiliser des mouchoirs à usage unique et les jeter dans une poubelle ; ne plus se serrer la main, se faire la bise ou se donner l’accolade.
Photo DNA /Franck KOBI DNA 13/03/2020
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SANTÉ
Des associations de bénévoles “en guerre”
Rififi dans le don de sang en Alsace
Le torchon brûle entre des donneurs bénévoles et l’Établissement français du sang (EFS), au point que des associations parlent de leur dissolution. En Alsace, région en pointe dans la collecte, les crispations se focalisent sur la baisse de 1,20 euro de subvention par collation, jugée indigeste.
Par Didier ROSE
À Lingolsheim, le président de l’amicale des donneurs de sang n’y va pas par quatre chemins : au programme, la dissolution de ce groupement réunissant périodiquement, depuis 2008, jusqu’à une centaine de donneurs. Une mesure d’une radicalité qui étonne, dans une région où la démarche de donner son sang est traditionnellement bien établie. Quelque 160 000 dons sont totalisés dans l’année dans les deux départements.
Motif de la mutinerie : l’EFS a décidé de ramener sa contribution à la collation servie à chaque donneur à 3 euros. Soit 1,20 euro de moins. Additionné à des consignes renforcées en matière d’hygiène, ce tour de ceinture est vécu rudement par certains donneurs, au-delà peut-être de la motivation d’économie à l’origine de cette baisse. "Des gens se déplacent, attendent une heure, donnent leur sang gratuitement et il faudrait les priver d’un petit repas sympa, regrette Patrick Munch, à la tête de l’association de Lingolsheim. Sans compter que les bénévoles gérant ces séances sont sommés de répondre à toute une liste de contraintes, comme nettoyer le sol avant de servir à manger, mettre des calots, etc. Mais nous sommes les seuls de toute la chaîne du sang à ne pas être payés, quand même." Une fronde particulière
L’EFS doit faire face en Alsace à une fronde toute particulière. Si les dirigeants des grandes unions fédérales ont tenté de faire de la pédagogie dans les associations de donneurs (DNA du 4 décembre , la diminution de la participation financière à la collation reste un motif de discorde dans plusieurs foyers de contestation. Elle y est vécue comme un manque de reconnaissance de l’engagement des bénévoles. Une forme de déni de l’esprit de convivialité qui s’est invité de longue date aux collectes, lorsqu’il s’agit de passer à table.
L’Alsace est particulièrement touchée en France, puisque le tarif national institué entraîne une baisse des subventions de l’EFS, contrairement à d’autres régions. Même si la décision a été largement approuvée au niveau national par les instances fédérales régionales, du côté des salles polyvalentes où l’on donne son sang, la pilule est amère.
250 euros la poche. Christian Gachet, patron de l’EFS dans le Grand Est, a pu en prendre conscience lors d’une réunion du côté de Saverne. Le ton était très virulent. Lui-même a beau invoquer l’éthique désintéressée qui doit prévaloir dans le don de sang, le partenariat d’égal à égal entre son établissement et les associations ou les réalités financières : certains donneurs ont décidé carrément de " faire la guerre " à l’EFS pour lutter contre la perte de 1,20 euro par collation.
Ce qui désole au plus haut point l’organisme public de collecte, de traitement et de distribution du sang : " Il ne faudrait pas oublier que nous sommes associés pour le bénéfice des malades, et non pour un éventuel profit de l’EFS, qui parvient tout juste à équilibrer ses comptes avec les tarifs conventionnés qu’on lui fixe" "Pathétiques et sournois"
L’allusion répond à des calculs circulant dans les cercles de bénévoles, sur la base d’un tarif de 250 euros la poche de sang vendue aux hôpitaux. Ainsi, du côté de Harskirchen, le président de l’Entente rappelle que 73 dons par séance représentent une recette potentielle de plus de 18 000 euros à la vente, pour un remboursement actuel à l’amicale d’environ 300 euros.
Qualifiant les arguments de l’EFS de "pathétiques et sournois", Gilbert Reeb a diffusé une lettre ouverte dans laquelle il assure qu’il ne reviendra pas "aux casse-croûte" et que "si la réduction est maintenue, nous n’assurerons aucun service ni aucune collecte".
Impossible, insiste-t-il, pour la dizaine de bénévoles impliqués dans l’organisation des collectes de ne plus chouchouter les donneurs. Et de citer dans cet esprit "les pizzas avec de la pâte maison, Jacky et le président à la cuisson, Alfred à la découpe"…
Le coup de sang, à tout le moins, interpelle le directeur de l’EFS Grand Est. Si, pour l’instant, aucune baisse des volumes recueillis n’est vraiment palpable, la menace ne peut le laisser insensible, alors que les appels à participer aux collectes se multiplient à certains moments cruciaux de l’année.
"Nous ne faisons pas de bénéfices, insiste l’EFS, les recettes couvrent tout juste les frais de collecte, de personnel, de traitement biologique du sang et de distribution dans les hôpitaux. Nous sommes même déficitaires sur le plasma livré pour fractionnement en produits sanguins dérivés ! "
Surtout, l’établissement voudrait en revenir aux principes de bénévolat, d’anonymat et de gratuité du don : "L’éthique commande de ne pas offrir quoi que ce soit qui pourrait ressembler à un avantage, en échange du don. "
D’où une réduction de la voilure et des remboursements, qui dépasserait dès lors les seules économies réalisées sur une enveloppe de 2,3 millions d’euros versés par an aux amicales françaises. "Le don de sang est un geste de conviction ", dit l’EFS.
" Cette décision de diminution des frais et très mal ressentie chez nous, répond-on à Harskirchen. Il faut rester réaliste : tous ne donnent pas leur sang pour des raisons humanitaires, tous non plus ne viennent pas pour le repas. Il y a les deux. "
La cuisine et la propreté.
La difficulté de trouver un terrain d’entente en est augmentée. Christian Gachet joue la modération et le dialogue : il ira au-devant des associations les plus déterminées à en découdre. L’enjeu l’impose. La filière est vitale pour un système hospitalier en demande croissante de produits sanguins : " J’essaie de ne lâcher personne".
Dans un contexte où les associations connaissent un vieillissement de leurs fidèles, il va falloir trouver les mots pour ne pas susciter des départs de plus en plus ardus à combler. Or, même le rappel des règles d’hygiène lors des repas, venu pourtant de contrôles effectués sur l’EFS lui-même, apparaît comme "vexatoire", dans les clubs habitués à tenir la cuisine.
Les donneurs viennent, rétorque-t-on à Lingolsheim, pour "notre convivialité et nos repas qualitatifs préparés sur place avec beaucoup d’amour et de propreté".
Avant d’en revenir au fond du sujet, puisque la dissolution est annoncée. Le président Patrick Munch renonce, mais pas sans une dernière recommandation : "Je vous demande une chose, faites-le pour les malades, n’arrêtez pas de donner votre sang… Ils ont besoin de vous".
Secteur de Saverne : "Impossible de continuer à préparer des repas avec seulement 3€ "
À Saverne comme à Hochfelden, l’annonce de la baisse de la subvention versée pour chaque collation servie a du mal à passer. "Il est impossible de continuer à préparer des repas avec seulement 3 € de subvention ", avance le président de l’association des donneurs de sang de Hochfelden, Francis Kennel.
Lors de la première collecte de l’année, lundi 6 janvier, au foyer Saints-Pierre-et-Paul, les bénévoles avaient toutefois tenu à préparer un repas, comme à chaque fois.
« Nous avons informé les donneurs de la situation en décembre. Ils ont été très compréhensifs et nous ont assuré de leur soutien », poursuit Francis Kennel. L’association compte ainsi faire appel à la générosité de ses donneurs, invités à verser un peu plus cette année que les quelques euros demandés habituellement au titre de la cotisation.
"C’est important que l’on continue à préparer un repas. Cela fait partie de la convivialité", souligne le président de l’association, pour qui ces moments participent aussi à la promotion du don du sang.
Dans le secteur de Saverne, au contraire, la décision a été prise de ne plus servir de repas, et de distribuer les plateaux fournis gratuitement par l’EFS. "Au moins jusqu’à la prochaine assemblée générale qui aura lieu en mars ", précise Bernard Linder, président de l’Association des donneurs de sang bénévoles de l’arrondissement de Saverne, regroupant une vingtaine de comités locaux.
Deux d’entre eux, à Gottesheim et Dettwiller, ont récemment décidé d’arrêter les collectes, "l’un par dépit, après l’annonce de cette baisse de subvention, l’autre parce qu’il n’atteignait plus le minimum des 30 donneurs. Ça a été vécu douloureusement par les bénévoles, qui donnent beaucoup de leur temps", soupire Bernard Linder.
Cette année, la crainte est plus forte encore en raison des grèves annoncées en décembre, qui pourraient contribuer à déstabiliser la collecte. D’où l’appel lancé aux donneurs alsaciens pour le mois à venir, « période où les réserves sont menacées ». Malgré la plus faible assiduité saisonnière des volontaires, compréhensible et d’ailleurs revérifiée chaque année, les besoins restent soutenus. Et si la reconstitution des stocks devait être vraiment insuffisante, le mois de janvier pourrait se révéler plus critique encore.
Baisse de la participation aux frais pour les collations
La durée de vie de produits sanguins est limitée, à sept jours par exemple pour les plaquettes. En outre, l’EFS de Strasbourg participe à la solidarité nationale dans le service public du sang, qui doit permettre une autosuffisance sur l’ensemble du territoire : des poches peuvent donc être acheminées vers les régions en fort déficit ponctuel (comme c’est déjà arrivé dans la région parisienne ou à Marseille).
Cet appel à la mobilisation intervient alors que, dans les amicales, un débat s’est invité dans les réunions : la participation de l’EFS aux frais engagés par les associations pour proposer une collation à chaque donneur a été ramenée en Alsace de 4,20 à 3 euros.
« Il va falloir choisir entre la boisson et le dessert », s’est agacé un président d’amicale de donneurs. L’EFS pour sa part explique qu’il s’agit de s’aligner sur un niveau de remboursement homogène dans tout le pays, où cette contribution atteint désormais en cumul quelque 2,3 millions d’euros par an.
Une convention nationale a donc été rediscutée pour fixer un niveau moyen, à savoir ces fameux trois euros, sachant qu’il convient de « proposer une collation à la personne qui vient de donner son sang, et non un repas complet ».
Dans d’autres régions, la contribution pouvait d’ailleurs être nulle, précédemment. Jusqu’à présent la plus généreuse, l’Alsace réduit donc son soutien, mais la subvention de l’EFS au comité régional des donneurs a été très nettement revue à la hausse.
Pour Christian Gachet, patron de l’EFS pour le Grand Est, il y a lieu aussi de rappeler que la contribution financière de son organisme à l’organisation des collectes locales vient après sa mission première de service public, qui consiste à répondre en France aux nécessités impérieuses de la transfusion sanguine.
Le président bas-rhinois de l’Union des amicales de donneurs de sang le reconnaît, après avoir quand même enregistré quelques signes de fort agacement parmi les donneurs.
« Il faut rester raisonnable sur la collation offerte à nos donneurs, même si je comprends qu’il est parfois un peu dur de revenir à plus de simplicité, explique Maurice Schwartz. Il y a des impératifs économiques aussi. Nous ferons un peu de pédagogie pour faire comprendre que l’objectif premier reste de pourvoir aux besoins de sang des malades. Pour la préparation des collations, on doit pouvoir trouver des commerçants qui nous aident, ou aller vers des plats qui, compte tenu du volume (une centaine de repas en moyenne par collecte) , permettent d’économiser sur les coûts.
Dans l’année, un manque à gagner entre 500 et 600 euros par amicale
« Il y a eu parfois une certaine escalade depuis le bon vieux sandwich d’il y a trente ans, mais je suis persuadé que les amicales, après un temps d’adaptation forcément, sauront trouver des moyens de continuer à motiver leurs donneurs. »
Le manque à gagner sur une année est estimé, selon lui, à environ 500 ou 600 euros en moyenne dans l’année, par amicale. « Si l’on est un peu déficitaire sur l’organisation d’une collecte, il en reste en général plusieurs autres dans l’année pour se rattraper. »